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royaume des mots
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royaume des mots

VIP-Blog de royaume-des-mots
  • 28 articles publiés dans cette catégorie
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  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 15/04/2006 02:13
    Modifié : 22/02/2009 22:22

    Fille (20 ans)
    Origine : maroc
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    [ pour toi ] [ poémes ] [ belles histoires ] [ divers ] [ bouquet de paroles ]

     

    le bol en bois

    23/04/2006 02:48

    le bol en bois


    Un vieil homme fragile s'en alla demeurer avec son fils, sa belle-fille, et son petit-fils de quatre ans. Les mains du vieil homme tremblaient, sa vue était embrouillée et sa démarche chancelante.

    La famille était attablée ensemble pour le repas. Mais la main tremblante de grand-père et sa mauvaise vue rendait le repas peu agréable. Les pois roulaient par terre, lorsqu'il prenait son verre, le lait se renversait sur la nappe. Ce qui vint à tomber sur les nerfs du fils et de la belle-fille.

    "On doit faire quelque chose avec grand-père" dit le fils. Nous en avons assez du lait renversé, des bruits lorsqu'il mange et de ramasser la nourriture sur le plancher"

    Alors, le fils et sa femme montèrent une petite table dans le coin. C'est là que grand-père ira manger pendant que le reste de la famille sera à la grande table. De plus, puisque que grand-père a cassé quelques assiettes, dorénavant il mangera dans un bol en bois.

    Lorsque la famille regardait dans le coin, quelques fois ils pouvaient voir une larme sur les joues de grand-père qui était assis tout seul. En dépit de celà, les seuls mots que le couple avaient pour grand-père exprimaient la colère et les reproches lorsqu'il échappait une fourchette ou renversait sa nourriture par terre. Le jeune de quatre ans regardait tout cela en silence.

    Un soir avant le souper, le père remarqua son fils qui jouait dans son atelier et il nota des copeaux de bois sur le plancher. Il demanda gentiment: "Qu'est tu en train de fabriquer?"

    Aussi gentiment le fils répondit: "Ah! je fais un bol en bois pour toi et maman pour manger lorsque je serai grand!"

    Les parents furent tellement surpris par ces paroles qu ils étaient incapable de parler. Et puis, quelques larmes coulèrent sur leurs joues. Ils ne disaient rien mais ils savaient quoi faire. Ce soir là, le fils pris grand-père par la main et l'amena gentiment à la table familiale. Pour le reste de ces jours, il mangea ses repas avec la famille et le fils et sa femme ne se troublaient plus lorsque grand-père échappait une fourchette, renversait son lait ou salissait la nappe.







     

     

    les trois tamis

    21/04/2006 04:04

    les trois tamis


    Un jour, quelqu'un vint trouver Socrate et lui dit :
    - il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit.

    - Un instant, dit le sage. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois tamis ?

    - Quels tamis ?

    - Le premier : celui de la vérité. L'as-tu vu par toi-même ou te l'a-t'on raconté ?

    - Non, je l'ai entendu raconter.

    - Bien, bien ! Mais sans doute l'as-tu fait passer à travers le second tamis, celui de la Bonté ? Si ce que tu veux me raconter n'est pas tout à fait vrai, c'est au moins quelque chose de bon ?

    - Heu, non au contraire...

    - Essayons encore le troisième tamis. Voyons s'il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire..

    - Utile ? Pas précisément.

    - Alors, dit Socrate en souriant, si ce que tu as à medire n'est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir.
    Et quant à toi, je te conseille de l'oublier !


    Voilà une autre façon d'exprimer la pensée disant "Si ce que tu as à dire est moins beau que le silence alors tais-toi !".






     

     

    rendre les autres heureux

    21/04/2006 03:49

    rendre les autres heureux


    Deux hommes, tous les deux gravement malades occupaient la même chambre d'hôpital. L'un d'eux devait s'asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin d'évacuer les sécrétions de ses poumons. Son lit était à côté de la seule fenêtre de la chambre. L'autre homme devait passer ses journées couché sur le dos.

    Les deux compagnons d'infortune se parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouses et familles, décrivaient leur maison, leur travail, leur participation dans le service militaire et les endroits où ils avaient été en vacances.
    Et chaque après-midi, quand l'homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s'asseoir, il passait le temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu'il voyait dehors.
    L'homme dans l'autre lit commença à vivre pour ces périodes d'une heure où son monde était élargi et égayé par toutes les activités et les couleurs du monde extérieur.
    De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un beau lac. Les canards et les cygnes jouaient sur l'eau tandis que les enfants faisaient voguer leurs bateaux, modèles réduits.
    Les amoureux marchaient bras dessus, bras dessous, parmi des fleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel.
    De grands arbres décoraient le paysage et on pouvait apercevoir au loin la ville se dessiner. Pendant que l'homme près de la fenêtre décrivait tous ces détails, l'homme de l'autre côté de la chambre fermait les yeux et imaginait la scène pittoresque.

    Lors d'un bel après-midi, l'homme près de la fenêtre décrivit une parade qui passait par là. Bien que l'autre homme n'ait pu entendre l'orchestre, il pouvait le voir avec les yeux de son imagination, tellement son compagnon le dépeignait de façon vivante.
    Les jours et les semaines passèrent.

    Un matin, à l'heure du bain, l'infirmière trouva le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, mort paisiblement dans son sommeil.
    Attristée, elle appela les préposés pour qu'ils viennent prendre le corps. Dès qu'il sentit que le temps était approprié, l'autre homme demanda s'il pouvait être déplacé à côté de la fenêtre.
    L'infirmière, heureuse de lui accorder cette petite faveur, s'assura de son confort, puis elle le laissa seul.
    Lentement, péniblement, le malade se souleva un peu, en s'appuyant sur un coude pour jeter son premier coup d'oeil dehors.
    Enfin il aurait la joie de voir par lui-même ce que son ami lui avait décrit.
    Il s'étira pour se tourner lentement vers la fenêtre près du lit.

    Or tout ce qu'il vit, fut... un mur !
    L'homme demanda à l'infirmière pourquoi son compagnon de chambre décédé lui avait dépeint une toute autre réalité.
    L'infirmière répondit que l'homme était aveugle et ne pouvait même pas voir le mur. "Peut-être, a-t-il seulement voulu vous encourager", commenta-t-elle.

    épilogue...

    Il y a un bonheur extraordinaire à rendre d'autres heureux, en dépit de nos propres épreuves. La peine partagée réduit de moitié la douleur, mais le bonheur, une fois partagé, s'en trouve doublé.
    Si vous voulez vous sentir riche, vous n'avez qu'à compter, parmi toutes les choses que vous possédez, celles que l'argent ne peut acheter.





     

     

    Le petit garçon qui plantait des clous !

    21/04/2006 01:37

    Le petit garçon qui plantait des clous !


     

    C'est l'histoire d'un petit garçon qui avait mauvais caractère. Son père lui donna un sac de clous et lui dit qu'à chaque fois qu'il perdrait patience, il devrait planter un clou derrière la clôture.
    Le premier jour, le jeune garçon planta 37 clous derrière la clôture. Les semaines qui suivirent à mesure qu'il apprenait à contrôler son humeur, il plantait de moins en moins de clous derrière la clôture...Il découvrit qu'il était plus facile de contrôler son humeur que d'aller planter des clous derrière la clôture...
    Le jour vint où il contrôla son humeur toute la journée. Après en avoir informé son père, ce dernier lui suggéra de retirer un clou à chaque jour où il contrôlerait son humeur. Les jours passèrent et le jeune homme pût finalement annoncer à son père qu'il ne restait plus aucun clou à retirer de la clôture.
    Son père le prit par la main et l'amena à la clôture. Il lui dit: "Tu as travaillé fort, mon fils, mais regarde tous ces trous dans la clôture. Elle ne sera plus jamais la même. à chaque fois que tu perds patience, cela laisse des cicatrices exactement comme celles-ci. Tu peux enfoncer un couteau dans un homme et le retirer, peu importe combien de fois tu lui diras être désolé, la cicatrice demeurera pour toujours. Une offense verbale est aussi néfaste qu'une offense physique.
    Les amis sont des joyaux précieux. Ils nous font rire et nous encouragent à réussir. Ils nous prêtent une oreille attentive, nous louangent et sont toujours prêts à nous ouvrir leur coeur.

     







     

     

    Le roi et le jardin

    20/04/2006 02:38

    Le roi et le jardin


     

    Il y avait un jour un roi qui avait planté près de son château toutes sortes d'arbres, de plantes et de fleurs et son jardin était d'une grande beauté. Chaque jour, il s'y promenait: c'était pour lui une joie et une détente.

    Un jour, il dût partir en voyage.à son retour, il s'empressa d'aller marcher dans le jardin. Il fut désolé en constatant que les plantes et les arbres étaient en train de se dessécher.

    Il s'adressa au pin, autrefois majestueux et plein de vie, et lui demanda ce qui s'était passé. Le pin lui répondit: " J'ai regardé le pommier et je me suis dit que jamais je ne produirais les bons fruits qu'il porte. Je me suis découragé et j'ai commencé à sécher."

    Le roi alla trouver le pommier: lui aussi se desséchait...Il l'interrogea et il dit: " En regardant la rose et en sentant son parfum, je me suis dit que jamais je ne serais aussi beau et agréable et je me suis mis à sécher."

    Comme la rose elle-même était en train de dépérir, il alla lui parler et elle lui dit: "Comme c'est dommage que je n'ai pas l'âge de l'érable qui est là-bas et que mes feuilles ne se colorent pas à l'automne. Dans ces conditions, à quoi¨bon vivre et faire des fleurs? Je me suis donc mise à dessécher."

      Poursuivant son exploration, le roi aperçut une magnifique petite fleur. Elle était toute épanouie. Il lui demanda comment il se faisait qu'elle soit si vivante. Elle lui répondit: " J'ai failli me dessécher, car au début je me désolais. Jamais je n'aurais la majesté du pin, qui garde sa verdure toute l'année; ni le raffinement et le parfum de la rose. Et j'ai commencé à mourir mais j'ai réfléchi et je me suis dit: " Si le roi, qui est riche, puissant et sage, et qui a organisé ce jardin, avait voulu quelque chose d'autre à ma place, il l'aurait planté. Si donc, il m'a plantée, c'est qu'il me voulait, moi, telle que je suis." Et à partir de ce moment, j'ai décidé d'être la plus belle possible!"

     







     

     

    Les couleurs de l'amitié !

    19/04/2006 01:54

    Les couleurs de l'amitié !



     

    Un jour, toutes les couleurs du monde se mirent à se disputer entre elles, chacune prétendant être la meilleure, la plus importante, la plus belle, la plus utile, la favorite.

    Le vert affirma :
    Je suis le plus essentiel, c’est indéniable. Je représente la vie et de l'espoir. J'ai été choisi pour l'herbe, les arbres et les feuilles. Sans moi, les animaux mourraient. Regardez la campagne et vous verrez que je suis majoritaire.

    Le bleu prit la parole :
    Tu ne penses qu’à la terre mais tu oublies le ciel et l’océan. C’est l’eau qui est la base de la vie alors que le ciel nous donne l’espace, la paix et la sérénité. Sans moi, vous ne seriez rien.

    Le jaune rit dans sa barbe :
    Vous êtes bien trop sérieux. Moi j’apporte le rire, la gaieté et la chaleur dans le monde. À preuve, le soleil est jaune, tout comme la lune et les étoiles. Chaque fois que vous regardez un tournesol, il vous donne le goût du bonheur. Sans moi, il n’y aurait aucun plaisir sur cette terre.

    L’orange éleva sa voix  dans le tumulte :
    Je suis la couleur de la santé et de la force. On me voit peut-être moins souvent que vous mais je suis utile aux besoins de la vie humaine. Je transporte les plus importantes vitamines. Pensez aux carottes, aux citrouilles, aux oranges aux mangues et aux papayes. Je ne suis pas là tout le temps mais quand je colore le ciel au lever ou au coucher du soleil, ma beauté est telle que personne ne remarque plus aucun de vous.

    Le rouge qui s’était retenu jusque là, prit la parole haut et fort :
    C’est moi le chef de toutes les couleurs car je suis le sang, le sang de la vie. Je suis la couleur du danger et de la bravoure. Je suis toujours prêt à me battre pour une cause. Sans moi, la terre serait aussi vide que la lune. Je suis la couleur de la passion et de l’amour, de la rose rouge, du poinsettia et du coquelicot.

    Le pourpre se leva et parla dignement :
    Je suis la couleur de la royauté et du pouvoir. Les rois, les chefs et les évêques m’ont toujours choisie parce que je suis le signe de l’autorité et de la sagesse. Les gens ne m’interrogent pas, ils écoutent et obéissent.

    Finalement, l’indigo prit la parole, beaucoup plus calmement que les autres mais avec autant de détermination :
    Pensez à moi, je suis la couleur du silence. Vous ne m’avez peut-être pas remarquée mais sans moi vous seriez insignifiantes. Je représente la pensée et la réflexion, l’ombre du crépuscule et les profondeurs de l’eau. Vous avez besoin de moi pour l’équilibre, le contraste et la paix intérieure.

    Et ainsi les couleurs continuèrent à se vanter, chacune convaincue de sa propre supériorité. Leur dispute devint de plus en plus sérieuse. Mais soudain, un éclair apparut dans le ciel et le tonnerre gronda. La pluie commença à tomber fortement. Inquiètes, les couleurs se rapprochèrent les unes des autres pour se rassurer.

    Au milieu de la clameur, la pluie prit la parole :
    Idiotes ! Vous n’arrêtez pas de vous chamailler, chacune essaie de dominer les autres. Ne savez-vous pas que vous existez toutes pour une raison spéciale, unique et différente ? Joignez vos mains et venez à moi. Les couleurs obéirent et unirent leurs mains.

    La pluie poursuivit :
    Dorénavant, quand il pleuvra, chacune de vous traversera le ciel pour former un grand arc de couleurs et démontrer que vous pouvez toutes vivre ensemble en harmonie. L’arc-en-ciel est un signe d’espoir pour demain. Et, chaque fois que la pluie lavera le monde, un arc-en-ciel apparaîtra dans le ciel, pour nous rappeler de nous apprécier les uns les autres.





     

     

    L'île des sentiments

    19/04/2006 01:11

    L'île des sentiments


    Il était une fois une île sur laquelle vivaient tous les sentiments et toutes les valeurs humaines : la Bonne humeur, la Tristesse, la Sagesse... ainsi que tous les autres, y compris l’Amour.

    Un jour, on annonça que l’île allait être submergée. Alors tous préparèrent leurs embarcations et s’enfuirent. Seul l’Amour resta, attendant jusqu’au dernier moment. Quand l’île fut sur le point de disparaître, l’Amour décida de demander de l’aide.

    La Richesse passa près de l’Amour dans un bateau luxueux et l’Amour lui dit :
    "Richesse, peux-tu m’emmener ?"
    "Je ne le peux pas car j’ai beaucoup d’or et d’argent dans mon bateau et il n’y a pas de place pour toi."

    Alors l’Amour décida de demander à l’Orgueil qui passait dans un magnifique bateau :
    "Orgueil, je t’en prie, emmène moi."
    "Je ne peux pas t’emmener, Amour, tu pourrais détruire la perfection qui règne dans mon bateau."

    Ensuite l’Amour demanda à la tristesse qui passait par là :
    "Tristesse, je t’en prie, emmène moi."
    "Oh Amour" répondit la Tristesse "je suis si triste que j’ai besoin de rester seule."

    Ensuite la Bonne humeur  passa devant l’Amour, mais elle était si heureuse qu’elle n’entendit pas qu’on l’appelait.

    Soudain une voix dit :
    "Viens, Amour, je t’emmène avec moi."
    C’était un vieillard qui l’avait appelé. L’Amour était si heureux et si rempli de joie, qu’il en oublia de lui demander son  nom. Arrivés sur la terre ferme, le vieillard s’en alla.

    L’Amour se rendit compte combien il lui était redevable et demanda au Savoir :
    "Savoir, peux tu me dire qui est celui qui m’a aidé ?"
    "C’est le Temps" répondit le Savoir"

    "Le Temps ?", demanda l’Amour, "Pourquoi le Temps m’aurait-t’il aidé ?"
    Le Savoir plein de sagesse répondit :
    "Parce que seul le Temps est capable de comprendre combien l’Amour est important dans la vie".







     

     

    L'autre côté de la pièce

    16/04/2006 20:03

    L'autre côté de la pièce


    C'est une belle journée ensoleillée. Je saute de mon lit avec joie, songeant déjà aux belles perspectives de la journée qui m'attend.
    J'avale avec empressement et appétit mon petit déjeuner, feuilletant négligemment mon journal, comme chaque matin.
    Quelques minutes après ma toilette, je suis prêt : aujourd'hui j'ai mis une cravate bleue foncée pour aller avec mon pantalon bleu nuit et trancher sur ma chemise rose.
    J'embrasse mon petit "bout de chou" de 9 mois qui gazouille et m'esquisse un sourire. Ma femme est déjà partie tôt ce matin au marché, où elle fait ses provision pour la semaine.
    Je donne quelques conseils à notre nouvelle employée de maison, puis je me dirige vers l'autre pièce pour sortir. Après avoir claqué la porte de la pièce derrière moi, tout à coup un trou noir je m'arrête, au seuil de ma maison, stupéfait : je ne suis pas "dehors" ! Je suis de "l'autre côté de la pièce", dans une autre pièce, sombre. Je ne peux plus, malgré tous mes efforts, rentrer chez moi et fuir.
    Cette pièce là, sombre et froide, se caractérise par un mur.
    Ce mur est recouvert, du sol au plafond, de petits casiers - tiroirs à rangement pour fiches.
    Un peu comme dans les bonne vieilles bibliothèques avec leurs lots de tiroirs et de fiches écornées, le tout classé par titre, par auteur, et par ordre alphabétique.
    Mais ici, ces casiers qui s'étendent à perte de vue dans toutes les directions ont des titres bien différents. Et m'approchant du mur, le premier casier était étiqueté distinctement "les personnes que j'ai aimées". Je l'ouvre et commence à parcourir les cartes.
    Et je le referme prestement avec un geste de recul, apeuré, choqué en réalisant que je connais chacun des noms inscrits sur ces cartes !

    Sans autre explication, je commence à comprendre ou je suis. Exactement où je suis.

    Cette pièce, sans vie, avec ses petits casiers est un catalogue exhaustif et sans complaisance, de ma vie. Ici sont inscrites les actions de chaque moment de ma vie, petites et grandes, avec un luxe de détail que ma mémoire ne pourrait jamais soutenir.

    Une sensation d'émerveillement et de curiosité, couplée à une crainte réelle, m'envahit quand je commence à explorer, ici et là, le contenu des casiers. Certains m'apportent de la joie, m'entraînent vers des doux souvenirs, d'autres vers de grandes hontes. Et je regarde derrière moi pour m'assurer instinctivement que personne d'autres ne les voient.
    Près d'un casier libellé "Amis" est accolé un autre marqué "Amis que j'ai trahis".
    Les titres allaient ainsi du plus banal au plus bizarre "Livres que j'ai lus", "Mensonges que j'ai dits", "Réconfort que j'ai donné", etc... certains sont tellement exacts que j'en sourie : "Grossièretés hurlées à mes frères". d'autres me font moins sourire : "Choses faites dans ma colère", "Choses dites à voix basse envers mes parents", "Salaates faits par ostentation", "charités faites par ostentation", "Engagements non tenus".
    C'est incroyable, les contenus ne cessent de me surprendre. Souvent il y a plus de cartes que je ne pensais. Quelques fois, moins que je ne l'espérais... Mais le souci de l'exactitude des détails m'impressionne.
    Je suis débordé, écrasé par l'énorme volume de ma vie. Comment a t-il été possible que j'ai pu avoir le temps, durant mes 40 années, pour écrire chacune de ces milliers, voire, millions de cartes ?
    Car chaque carte me confirme cette vérité....
    Chacune est écrite de ma main, avec mon écriture.......
    Chacune est dûment signée de ma main..

    Alors que j'ouvre le tiroir marqué, "Chansons que j'ai écoutées", je réalise que la profondeur des casiers diffèrent en fonction de leur contenu respectif.
    Ce casier-là est rempli de cartes, comme à l'étroit. Après l'avoir ouvert sur plus d'un mètre, je ne vois toujours pas le fond du tiroir. Je le referme alors brusquement, honteux, non pas tant de la qualité de la musique, mais à cause de l'énorme quantité de temps que représente ce tiroir.....

    Je vois plus loin un casier intitulé "Pensée lubriques", j'ai tout un coup un frisson dans le dos. J'ouvre à peine le tiroir, voulant ignorer sa profondeur, puis j'en retire une carte. En découvrant son contenue détaillé, je me sens défaillir. Le sol semble fuir sous mes pieds. Une sensation de dégoût et de honte me submerge au fur et à mesure que s'impose l'idée que de tels moments aient été notés.
    Alors une rage bestiale s'empare de moi. Une pensée domine le tout : "Nul ne doit voir ces cartes! Nul ne doit pénétrer dans cette pièce ! C'est à moi ! C'est mon intimité, mes gestes et pensées secrètes qui sont ici exposés ! Je vais tout détruire, tout brûler !"

    Et avec frénésie, j'ouvre grand le tiroir. Sa taille m'importe peu maintenant : je vais le vider et tout brûler. Mais en essayant de pencher le tiroir vers le sol, je n'arrive pas à déloger une seule carte. D'un geste désespéré je prends une carte comme pour la lire, et en essayant de la déchirer de toute mes forces, je m'aperçois que c'est aussi solide que l'acier..Décu et totalement désemparé je referme le tiroir. Ma tête penché sur mon bras, en appui sur le mur, tout en sueur, je pousse un long souffle d'épuisement et de lassitude. Le regard hagard...Et je vois...
    Le titre, fier, est "Les gens que j'ai instruits sur Allah".

    La poignée brillait beaucoup plus que les autres, comme plus neuf, moins utilisée. Je tire sur la poignée frénétiquement, mais tiroir s'ouvre à peine.... Les cartes qu'il contient se comptent sur les doigts d'une seule main...

    J'éclate je n’en peux plus, je tombe sur mes genoux et je pleure.
    A travers mes yeux pleins de larmes, les tiroirs semblent danser autour de moi. Je pleure de honte et de regret, en répétant fort : "Personne ne doit savoir l'existence de cette pièce". "Personne ne...."

    Une main mouillée me secoue l'épaule. "Réveille-toi" me dit ma femme. "Je faisais ma toilette et je t'ai entendu crier. De quelle pièce parlais-tu ?"
    Je la regarde longuement et lui dit : "rien, ce n'est rien, j'ai fait un mauvais rêve...un cauchemar...certainement...".




     

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